Platon

photo de platon Platon est né à Athènes en -427 et mort dans la même ville en -348.
Il est issu d'une famille aristocrate athénienne et commence à écrire des tragédies. Il avait deux frères, Adimante et Glaucon, et une sœur, Potone. En -407, agé de 20 ans, il fait une rencontre décisive en la personne de Socrate, dont il suit les enseignements pendant huit ans (jusqu'à la mort de ce dernier en -399). A la suite de cette rencontre, il reniera tous ses premiers écrits, qu'il jettera au feu.

Platon est le principal philosophe qui a permis à l'enseignement de son maître, qui n'a laissé aucune œuvre écrite, d'être transmis aux générations futures, jusqu'à l'époque contemporaine. Platon créa une école, l'Académie, sur le modèle des pythagoriciens.
Le jeune Aristote suivra ses enseignements, puis s'en détachera pour fonder sa propre école :
le Lycée.

La philosophie de Platon

Platon estime que la science, ou contemplation des Idées est supérieure à la pratique, et donc la politique, l'art de la cité, supérieure à la somme des passions et pulsions de chacun de ses citoyens. La vision Platonicienne de la Cité est donc holiste, c'est-à-dire interprétant la Cité comme un tout où chacun de ses membres sont comme autant de cellules dans un corps, plutôt que notre vision contemporaine et individualiste où l'État, la politique est équivalent à la somme des individus. La vision Platonicienne n'accorde donc aucun droit à l'originalité et à la subjectivité, car la vérité étant absolue, tout écart avec cette vérité est considérée comme néfaste.
Pour Platon, la Cité juste doit être dirigée par les philosophes, dans le cadre d'un régime politique aristocratique (gouvernement des meilleurs). Pour Platon, les philosophes sont autant de guides, d'intelligences servant à guider le peuple, un cadre dans lequel s'inscrit l'Allégorie de la Caverne, où c'est le philosohpe qui tire ses amis de leurs fausses croyances.
Cette cité gouvernée par les philosophes doit être appuyée par les gardiens, dans un cadre tripartite où les travailleurs ont aussi leur importance. Le philosophe est assimilé au noïs de l'âme, le gardien le thumos, et les travailleurs l'épithumia. La notion de justice, pour Platon est donc l'instauration d'un ordre strict et conforme à la nature, afin de réaliser ce qui est bon, et ce, à quelque échelle que ce soit. Quant aux autres régimes politiques possibles, Platon les considère imparfait, que celui-ci relève de la timocratie (régime fondé sur l'honneur), l'oligarchie (régime fondé sur les richesses), la démocratie (régime fondé sur l'égalité)
ou encore la tyrannie (régime fondé sur le désir).
Voir quelques citations de Platon.

La théorie de la connaissance

Platon, lorsqu'il enseigne sa pensée, doit lutter contre le relativisme sophistique selon lequel " l'homme est la mesure de toute chose " (Protagoras). Or, selon Platon, l'intelligence que nous avons des choses doit avoir une origine non sensible, sans quoi toute pensée serait nécessairement fausse. La connaissance ne peut donc pas être purement subjective. Pour Platon, connaître une chose, c'est connaître sa causalité.
Comment surmonter la régression infinie de la série causalité/conséquences, et connaître l'acte créateur de la cause ? Pour Platon, le mythe permet de surmonter cette difficulté, en représentant, métaphoriquement, des Idées, des Vérités qui sont hors de notre entendement.

La rencontre entre Socrate et Platon a été essentielle pour l'évolution de la pensée de Platon. C'est en effet dans la pensée de Socrate que Platon a trouvé les germes de nombre de ses théories que ce soit en éthique, en philosophie politique ou en ce qui concerne la théorie des Idées.
Platon a développé toute une philosophie des Idées. Selon lui, les Idées sont la vraie réalité, celle dont dérive l'être des choses dans le monde ; elles sont donc permanentes. L'expérience en effet ne nous permet pas d'atteindre l'absolu des Idées. Selon Platon, notre âme est dotée de l'ensemble des connaissances, se souvenant des réalités divines qu'elle y a vu, et perd à sa naissance le clair souvenir des Idées. Le découverte des idées se fait par réminiscence des idées oubliées. Pour plus de précisions, je vous invite à lire l'article sur la maïeutique.

Pour Platon dans le Phédon, l'âme est un être apparenté aux idées ; a un mouvement propre ; est immortelle ; se divise en trois parties : le noûs est l'élément rationnel ; le thumos, l'élément irascible, vital, notre " cœur ", et l' épithumia, le siège du désir, des passions.
Platon expose cette constitution tripartite de l'âme dans le Phèdre et dans La République. Le noûs, ou la raison, en tant qu'il a affaire à l'intelligible, est le plus noble des trois parties de l'âme. La seconde n'est utile que s'il est mis au service du noûs, et la troisième que s'il est au service du thumos.

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